Dans la catégorie :
Publié le 25 Sep 2022

Droit de préemption non applicable

La vente de locaux commerciaux situés dans le même immeuble et loués à des locataires différents ne permet pas à ces derniers de revendiquer l’application du droit de préemption de l’article L 145-46-1 du Code de Commerce.

Pour mémoire, en application de l’article sus-visé, en matière de bail commercial, le locataire bénéficie d’un droit de préemption lorsque son local est mis en vente.

Cependant, il n’est pas applicable :

  • en cas de la cession unique de plusieurs locaux d’un ensemble commercial,
  • en cas de la cession unique de locaux commerciaux distincts ou de cession d’un local commercial au copropriétaire d’un ensemble commercial. I
  • en cas de la cession globale d’un immeuble comprenant des locaux commerciaux
  • en cas de la cession d’un local au conjoint du bailleur, ou à un ascendant ou un descendant du bailleur ou de son conjoint.

En l’espèce, le Bailleur, a donné à bail commercial, d’une part, à Mme [B] [I] des locaux constitués d’une boutique et d’un appartement, et d’autre part, à la société Le Grand Gourmet, des locaux constitués d’une boutique et de deux appartements, situés dans le même immeuble.

Le Bailleur a consenti à la société Livo une promesse de vente portant sur ces lots, ainsi que sur un appartement et trois caves situés dans le même bâtiment.

Mme [B] [I] et la société Le Grand Gourmet, toutes deux mises en redressement judiciaire, et M. [K], commissaire à l’exécution des plans de redressement, se sont prévalus du droit de préemption prévu à l’article L. 145-46-1 du code de commerce.

La vente des locaux en cause a été réitérée par acte authentique du 6 septembre 2016.

Mme [B] [I], la société Le Grand Gourmet et M. [K], ès qualités, ont assigné [A] [Z], la société Livo et les notaires en nullité de la vente et réparation.

La demande des locataires a été rejetée.

Plus précisément, la vente litigieuse portait notamment sur des locaux commerciaux donnés à bail à des preneurs distincts, la cour d’appel en a exactement déduit, peu important que ces locaux fussent situés dans le même immeuble et que la vente ait également porté sur un lot à usage d’habitation et sur des caves, qu’aucun des preneurs commerciaux ne pouvait se prévaloir du droit de préemption prévu à l’article L. 145-46-1 du code de commerce.

En effet, celui-ci étant exclu, par le sixième alinéa de ce texte, dans le cas d’une cession unique de locaux commerciaux distincts

Cour de cassation, civile, Chambre civile 3, 29 juin 2022 n°21-16.452

Les derniers articles

Bail commercial

Bail commercial : Conséquences de l’inopposabilité de la cession

Le cédant d’un droit au bail commercial est tenu de garantir le cessionnaire de l’éviction du bail qu’il souffre du fait que le bailleur lui ...
Lire la suite →
Construction

Construction : Nature des panneaux photovoltaïques

Les panneaux photovoltaïques sont un élément d’équipement et non un ouvrage car ils ne participent pas de la réalisation de l’ouvrage de couverture dans son ...
Lire la suite →
Bail commercial

Bail commercial : Restitution des lieux et preuve du préjudice du bailleur

Pour obtenir la réparation d’une restitution non conforme des lieux loués aux obligations contractuelles, le bailleur doit rapporter la preuve qu’un préjudice résulte de la ...
Lire la suite →