Dans la catégorie :
Publié le 6 Fév 2022

Faute de l’acquéreur et paiement des honoraires

En cas de non respect par l’acquéreur de la condition suspensive de financement, l’agent immobilier peut obtenir une indemnisation pour perte de chance de percevoir ses honoraires.

En l’espèce, une promesse de vente d’un corps de ferme comportait une condition suspensive d’obtention d’un prêt de 330 000 euros par les acquéreurs.

La défaillance de la condition est imputable aux acquéreurs qui n’ont pas formé de demande de prêt conforme aux stipulations de la promesse.

En effet, les deux refus de prêt mentionnent une demande de prêt formée par une SCI en cours de formation.

Les acquéreurs ne démontrent pas avoir personnellement sollicité le prêt nécessaire lorsqu’il est apparu que la SCI ne serait finalement pas créée.

Ils ne démontrent pas davantage que le prêt ne leur aurait pas été accordé s’ils avaient demandé le prêt à titre personnel.

Il convient par conséquent d’appliquer la clause pénale.

La preuve n’étant pas apportée que la pénalité serait manifestement excessive, les acquéreurs sont débiteurs de 27 750 euros à ce titre.

C’est à juste titre que l’agent immobilier mandaté par les vendeurs invoque une faute délictuelle des acquéreurs à raison du manquement fautif de ceux-ci dans l’exécution du compromis.

En effet, la faute des acheteurs, qui a conduit à la non-réitération de la vente, a nécessairement causé un préjudice à l’agent immobilier, puisque celui-ci n’a pu percevoir de commission.

Le préjudice de l’agent immobilier s’analyse en une perte de chance de percevoir ladite commission si la condition suspensive d’obtention du prêt n’avait pas défailli.

Compte tenu du droit de préemption rappelé dans le compromis de vente et les conditions suspensives stipulées, autres que celle relative à l’obtention du prêt, la probabilité que la vente aurait été signée si les acheteurs avaient obtenu leur prêt peut être évaluée à 85 %.

Les dommages et intérêts sont donc fixés à 6375 euros.

Cour d’appel, Reims, Chambre civile, 1re section, 18 Janvier 2022 n°20/01675

Les derniers articles

Vente

Vente : Point de départ du délai de rétractation de l’acquéreur non professionnel

Le délai de rétractation de 10 jours accordé à l’acquéreur non professionnel court donc à compter du lendemain de la première présentation de la lettre ...
Lire la suite →
Vente

Vente : Annulation pour dol : les vendeurs conservent leur droit à indemnité d’occupation malgré leur mauvaise foi

La restitution due au vendeur à la suite de l’annulation d’une vente n’est pas subordonnée à sa bonne foi. Même en cas de dol ayant ...
Lire la suite →
Bail commercial

Bail commercial : Travaux structurels, manquement du bailleur et indemnisation du preneur

Pour refuser au preneur à bail commercial le droit à indemnisation, il convient d’exclure tout lien de causalité entre le manquement du bailleur à son ...
Lire la suite →